Cette exposition se consacre exclusivement au tissu sous toutes ses formes : tissé, cousu, tendu, coupé, déchiré, détourné, brodé, peint, façonné, porté etc. De nombreuses œuvres sont extraites de la collection Daniel Cordier, donnée au Musée National d'art moderne - Centre Georges Pompidou et déposée aux Abattoirs. Ces créations de tous les continents sont mises en regard d'artistes contemporains.
Elle associe une vingtaine de tissus historiques réalisés par des artistes inconnus de tous les continents à des œuvres d’artistes contemporains qui ont exploré les matériaux et les stratégies de l'artisanat et de l'industrie du vêtement. Certains et surtout certaines se sont réappropriés des techniques du fil ayant une longue histoire, telles la broderie ou la couture, pour expérimenter des formes nouvelles.
En s’appuyant sur des savoirs dits féminins, artisanaux et domestiques, parfois pauvres, ces œuvres sont souvent marquées par l’engagement, celui de sortir des normes classiques des Beaux-arts, de s’affranchir des codes sociaux et de s’affirmer en faisant la part belle à toutes les identités, de genre (féminin, queer, etc.), d’âge et de lieu. Le tissu revêt plusieurs usages, entre le fonctionnel et le décoratif. En tapisserie, il permet d’isoler en décorant les lieux froids. En vêtement, il associe l’utilité à la parure mais peut aussi devenir objet de controverse : fruit depuis le XIXe siècle d’une industrie globalisée, il n’échappe pas aux débats sur l’exploitation, l’écologie, mais aussi sur l’assignation et l’émancipation. Ici, plusieurs artistes soulignent les discussions incessantes sur la liberté du corps des femmes. D’autres s’intéressent à un vêtement autrefois d’entraînement, le jogging, devenu symbole de la culture de rue, puis de la culture jeune dans son ensemble, entre affirmation de liberté et uniformisation.
Le site du Musée Les Abattoirs FRAC Occitanie Toulouse